Par Rupendra Karmacharya (Traduction, Marie-Faustine)
Le psychisme népalais a été très rudement affecté par le séisme et de ses répliques sismiques, et leur souffrance est encore aggravée par le deuxième tremblement de terre. La vallée de Katmandou et les quartiers proches de l’épicentre sont les plus gravement touchées. Chitwan est relativement moins affectée par les tremblements de terre dans la plaine, mais la situation est sans précédent dans les collines de Chitwan côté nord.
Cette enquête générale de terrain (mai 7-12) a été menée dans certains villages reculés des collines comme Kaule VDC et Chandibhanjyang VDC. Quelques villages
comme Shaktikhor VDC et VDC Dahakhani ont également fait l’objet d’une enquête. L’étude a été menée avec l’intention d’observer et d’enregistrer l’étendue des dégâts en
termes de pertes en vies humaines, de bétail et de biens, et l’ampleur des conséquences géographiques causés par les tremblements de terre. Cette étude met
également l’accent sur les efforts de secours en cours et recommande également une manière efficace de prolonger cette aide.
Pour cette étude de terrain, j’ai été aidé par Lok Bahadur Magar, Kamala Bhandari, Kamala Budhathoki à Kaule VDC, Vishwonath Gurung, Yam Bahadur Gurung, Man
Bahadur Chepang et Jivan Chepang à Chandibhanjyang VDC et Kusum Chepang à Kolar (Shaktikhor VDC). L’information et la contribution de toutes les populations
locales est essentielle et très appréciée.
Shaktikhor VDC, Chitwan
Kusum Chepang, président du Comité de gestion scolaire de l’école primaire de Kolar, nous a informé que Asmita Chepang, fille de 14 ans étudiante dans la classe 3, du village Deurali (à travers le Kolar) avait été blessée à la tête par une pierre alors qu’elle ramassait de l’herbe / fourrage dans la jungle le 25 avril, jour fatidique. Elle a été admise à l’hôpital médical à Bharatpur dans un état critique. Elle a été placée en soins intensifs où le traitement était en cours.
Quand j’étais à Kolar, le 7 mai, Kusum m’a informé que la jeune fille blessée avait déjà quitté l’hôpital et qu’elle va très bien maintenant. Tous les frais de son hospitalisation (NPR 130 000) ont été remboursés par le gouvernement. Son père avait emprunté NPR 7000 aux villageois pour l’emmener à l’hôpital mais ce montant n’a pas été remboursé. La jeune fille va bien et la famille nous informera dans le cas de complication.
Il y a quelques fissures sur le mur de pierres de deux bâtiments scolaires de l’école primaire de Kolar. Il n’y a pas de menace imminente pour les jeunes qui étudient dans les pièces de ces mêmes bâtiments, mais un bon entretien est recommandé avant la mousson.
Les villageois de Kolar ont ressenti une forte secousse le jour fatidique ainsi que les répliques qui l’ont suivi, et qui ont provoqué des fissures et endommagé leurs maisons en pierres. Il n’y a pas de pertes en vies humaines mais certains animaux domestiques ont souffert. Les petits chevreaux, nés immédiatement après le tremblement de terre sont faibles et ne peuvent pas survivre.
En face de la maison du Kusum il y a un étang à poissons. Une forte secousse a déclenché un violent débordement. Kusum a vidé l’eau de l’étang immédiatement après le tremblement de terre.
Aucune anomalie géographique n’a été signalée dans le village de Kolar autour de l’école malgré la présence de la carrière de calcaire, à proximité du village, depuis un certain temps récemment et dans le passé aussi. Cependant, certaines personnes nous ont informés qu’il y avait des crevasses environ à mi-chemin entre Kolar et Gadi. Une inspection plus poussée à cet endroit n’a révélé aucun détail sur ces fissures, sans doute parce qu’il a été comblé par la terre détrempée par les eaux de pluie.
Tous les gens ont leur propre théorie et interprétation de l’événement. Un vieil homme a partagé sa pensée, « Dieu veut que cette zone de collines devienne toute plate, donc ce tremblement de terre a rendu la terre fragile et l’arrivée de la mousson viendra tout niveler. »
Naibindi (Shaktikhor, Ward n ° 3) est un village reculé où quatre maisons ont été gravement endommagées et où il n’y a pas eu beaucoup de présence de secours jusqu’à maintenant (rapporté par Lok Bahadur Magar). Intervention des secours Récemment le personnel de la police est venu en village pour consigner l’importance des dégâts conséquents au séisme.
Dahakhani VDC, Chitwan
Il y a quelques fissures dans le mur de pierres d’un bâtiment de l’école primaire Gadi. L’école a communiqué l’étendue des dégâts au Bureau du District de l’éducation. Les gens de Kafaldada nous ont informé qu’il y avait une fissure sur la colline juste en aval de l’école et qu’ainsi, s’il y avait un glissement de terrain, le foyer situé au pied de cette colline sera touché. Cette famille a des terres ailleurs. Toutes les maisons dans cette VDC ont été touchées, mais 6 d’entre elles sont inhabitables. Une enfant a été traumatisée ainsi elle a peur d’entrer dans la salle au rez de chaussée, tandis que ses frères et soeurs et les autres membres de la famille n’ont aucun problème pour aller dans cette pièce.
Ce jour-là, Pradhani était dans la forêt au-dessus du village Gadi (Dahakhani VDC, Ward n ° 1) elle emmenait ses vaches au pâturage. Lors d’une forte secousse, elle a entendu les craquements de branches d’arbres et a vu les vaches courir frénétiquement. Au loin, dans les collines, elle a vu un nuage de poussière dû à l’éboulement. Sa petite cabane à Gadi n’a pas été affectée par le séisme.
Intervention des secours Les personnels de police sont venus au village, chaque maison a été inspectée et ils ont fait un rapport de l’étendue des dégâts causés par le séisme. Ils ont informé les
villageois de la poursuite de l’inspection. Ils ont également mentionné qu’ils prendraient des photos des dommages. Ils n’ont pas pu dire quand le gouvernement apportera secours et soutien aux victimes.
Kaule VDC, Chitwan
Dans Hapani (Kaule VDC, quartier n ° 7) principal village de Chepang, presque toutes les maisons sont fissurées et de nombreuses familles vivent dehors, soit dans des étables soit sous des abris de fortune.
Une femme a indiqué qu’ils avaient construit récemment une nouvelle maison avec beaucoup de difficulté, mais que le tremblement de terre l’a endommagée avant qu’ils n’y emménagent. Mais ils y sont maintenant logés en raison de leur affinité pour cette maison.
Une femme âgée travaillait à l’intérieur de la maison endommagée. Elle a dit qu’ils travaillent à l’intérieur de la maison au rez de chaussée pendant la journée, mais qu’ils passent la nuit dans des étables. Certaines maisons sont tellement endommagées que les gens ont peur d’aller à l’intérieur pour prendre le grain stocké et autre. Mais quelques personnes ont osé aller à l’intérieur pour prendre le maïs.
Kamala Bhandari, directeur de l’école primaire Orlang, a indiqué qu’il y avait une légère fissure sur le mur de pierres de la construction et des WC de l’école. Mais il n’y a pas de grand risque pour que les élèves puissent rester étudier à l’intérieur de la pièce.
Orlang village est situé juste en dessous du Hapani au bord du ruisseau Rigdi. Selon Kamala, la plupart des maisons dans ce village ont été légèrement fissurées mais les dégâts ne sont pas si importants par rapport aux maisons situées dans les zones les plus élevées.
Gochibang (Kaule, quartier n ° 9) est à environ une heure de marche en amont de Orlang et habité par les familles de 24 foyers de Dalit. Ce village est le plus touché et toutes les maisons ont été gravement endommagées. Les gens vivent et mangent à l’extérieur sous les tentes et dans les étables. Les gens sont tellement effrayés et mentalement perturbés qu’ils hésitent à aller travailler dans les champs ou aller à la jungle pour récolter du bois de chauffage / fourrage. « Je ne veux pas travailler, » dit un villageois.
Une femme âgée a été tuée lors de l’effondrement de la maison alors qu’elle se tenait au Khabo de Dhuri (principal pilier de bois de support de la maison) pendant la durée du tremblement de terre. La superstition dit que vous devez tenir la Khabo de Dhuri pour vous protéger pendant le séisme. Ces superstitions (se tenir au Dhuri Khabo; compter des pièces de monnaie; tourner la jato, moulin traditionnel à la main, remplir la pathi de mana, les récipients traditionnels de mesure, avec des grains) sont encore répandues dans les zones de montagnes reculées, parmi les personnes âgées. Ce village précaire est situé sur une colline escarpée. Les gens ont indiqué que la terre s’est ouverte sur environ un pied et demi de large, au sommet de la colline. Le tremblement de terre a déclenché un glissement de terrain de l’autre côté dans Qvir, sur la colline d’à côté, tuant un homme. Comme d’autres dramatiques glissements de terrain sont à craindre lors de la prochaine mousson, ils vivent dans une peur constante. Ils nous ont dit, « Cela pourrait être notre dernière réunion. » Ils vont bientôt informer le chef de district de leur situation et lui soumettre une pétition pour la réinstallation du village dans un endroit plus sûr. A Baspur (Kaule, quartier n ° 9), le village Gurung, 6 maisons sont très endommagées, mais presque toutes les maisons ont été plus ou moins touchées.
Le bas de Kaule a été relativement moins touché, 3 maisons y sont inhabitables et les familles vivent dehors. Pour les habitants du village de Lohoripakha, sur les 16 maisons de Chepang (mi Kaule), 3 ont été gravement endommagées, les gens ne peuvent pas y rester. Un vieil homme de Lower Kaule a dit « J’avais 4 ans en 1934 lors du tremblement de terre, qui était plus fort, mais celui-ci a duré plus longtemps. Je suis très soulagé qu’il n’y a pas beaucoup de pertes en vies humaines à Kaule. Nous allons reconstruire les maisons. » Une croyance populaire parmi la population locale dit que si les serpents descendent le courant, il y aura une sécheresse. Et les crabes qui montent sur la berge annoncent des inondations dans le futur proche. Dhurba Rana de Basse Kaule, a vu beaucoup de poissons Asala (des espèces de poissons trouvés dans les ruisseaux d’eau douce dans les collines) dans le courant du Rigdi le jour précédant le grand tremblement de terre.
Pour lui, cette observation est assez inhabituelle parce que la surpêche a réduit considérablement la population de poissons dans le ruisseau. Deux bâtiments scolaires de l’école primaire Chhapdada ont été gravement endommagés. Kamala Budhathoki (enseignant) a informé qu’un garçon a failli être blessé alors qu’il se tenait à la fenêtre du bâtiment endommagé lorsque celle-ci est soudainement tombée sur le sol. Les enseignants avaient bien recommandé aux étudiants de ne pas aller à proximité des bâtiments. « Mais les étudiants ont tendance à aller là où ils sont priés de ne pas aller», dit Kamala.
Dans Chhapdada, presque toutes les maisons ont été plus ou moins touchées. Une femme a dit que son fils était trop effrayé pour entrer dans la maison, alors maintenant il vit dans le village de son oncle maternel. Les populations locales ont rapporté que la terre s’est entrouverte près de l’extrémité sud-est de la crête au-dessus du pont suspendu.
Intervention des secours
Les villageois de Hapani ont obtenu des secours (tentes, riz, sel, huile, articles de papeterie pour étudiants, etc.) provenant de diverses organisations. Il y a encore pénurie de tentes. Les personnels de police sont venus dans le village pour enregistrer l’étendue des dégâts. Ils ne savent pas quand ils recevront le soutien du gouvernement.
Le gouvernement a donné 50 000 NPR à la famille de la défunte à Gochibang. Les gens de ce village ont également reçu le soutien de diverses organisations. Leurs maisons ont également été inspectées par la police. (Mise à jour de Lok Bahadur Magar: le surintendant de la police et du bureau de district en chef adjoint a récemment visité ce village et les gens l’ont imploré pour que le village soit réinstallé dans un endroit plus sûr. Les fonctionnaires du gouvernement leur ont dit qu’ils transmettraient leur demande à l’autorité supérieure..)
Chandibhanjyang VDC
Husti se situe à environ une heure et demie de marche de Orlang le long du ruisseau Rigdi. Toutes les maisons ont été touchées dans ce village aussi. Les crevasses de 1 à 2 pouces de large le long du chemin peuvent être observées à Daregauda. Au sommet des collines, d’énormes pierres sortaient de la surface. C’est le chemin que la population locale emprunte fréquemment et quelques 30 étudiants passent par cette colline tous les jours pour aller à l’école Chadibhanjyang. Il n’y a aucune autre possibilité. Il y a un très grand risque de glissement de terrain imminent pendant la
mousson. Heureusement, il n’y a pas de village en bas de la colline où les glissements de terrain sont à craindre. Trois des bâtiments de l’école secondaire de Chandibhanjyang ont été partiellement
endommagées. Un bâtiment où le bureau et la classe de maternelle sont en cours de réalisation est particulièrement fragilisé. L’école a déjà soumis la demande d’entretien au Bureau de district de l’éducation. Vishwonath Gurung, directeur de l’école, a informé que quelques NPR 100 000 seront nécessaires pour les travaux d’entretien.
Le bureau VDC de Chandibhanjyang, situé à côté de l’école, a été trouvé fermé, même au moment de la catastrophe. Vishwonath a indiqué que le bureau serait généralement fermé pendant plusieurs semaines.
Presque toutes les maisons de Chandibhanjyang VDC ont été plus ou moins touchées par le tremblement de terre. « L’enquête préliminaire révèle que quelques 150 maisons dans le VDC ont été gravement endommagées et sont inhabitables», dit-Yam Badhaur Gurung, président du comité de gestion scolaire. Il a volontairement rejoint l’équipe d’enquête du gouvernement qui est également composée de membres des populations locales et des enseignants de l’école. L’enquête est toujours en cours. Yam Bahadur a indiqué que quelques 400 maisons ont été gravement endommagées dans Darechowk VDC. Il a observé des fissures sur le sol dans la colline juste en dessous de son village: Dharapani.
Une femme âgée (Maya Gurung) a été tuée à Dharmathali. Elle a perdu connaissance après être tombée dans les escaliers, elle est morte un peu plus tard. La chute d’une pierre a heurté mortellement un homme de Chepang à la tête. Il descendait vers Kalikhola (autoroute) pour vendre du bois de chauffage qu’il portait sur son dos. Il est mort sur le coup. Roshan Gurung de Pangade a été tué par l’avalanche déclenchée par le séisme à Dolakha, Tasilapcha , alors qu’il travaillait comme porteur pour un groupe de trekking. Un homme a été écrasé par la chute d’un énorme rocher qui s’est détaché de la falaise dans le district de Jabang, Dhadhing.
Toutes les maisons ont été touchées et la plupart des villageois sont installés dans les étables ou des huttes de fortune dans Bayadada. Une femme de Jivan Chepang, enceinte de 8 mois a ressenti les premières douleurs du travail immédiatement après le tremblement de terre et a donné naissance la nuit même à un fils qui n’a pas survécu plus de trois jours. Personne n’est venu au village pour constater les dégâts, alors les habitants sont allés à Chandibhanjyang donner les informations sur les dégâts. Ils ont demandé à ce que l’on vienne au village, mais les enquêteurs étaient réticents et leur ont dit qu’il n’était pas possible de visiter chaque maison et que les renseignements fournis par les villageois étaient suffisants.
Le village de Hardada, se situe à environ une heure de marche de Bayadada (pour les populations locales), et est dangereusement perché sur une colline escarpée. Trois familles Chepang représentant une population totale de 23 personnes, vivent dans des maisons déjà délabrées. Le tremblement de terre a entraîné une fissure profonde sur le terrain qui longe l’intérieur de deux maisons. Ces personnes ont indiqué que des fissures similaires sont également visibles sur le terrain dans la colline au-dessus du village. Cette anomalie géographique est si évidente que le niveau de la surface de la terre a baissé d’environ 6 pouces par rapport à l’autre bord le long de la fissure. Après le tremblement de terre, une violente tempête de grêle a détruit leurs récoltes de maïs et de concombres principalement. Le maïs refait lentement de nouvelles feuilles, mais les plants de concombre sont complètement détruits. La terre détrempée par l’eau de pluie et par la grêle a comblé les crevasses sur le terrain, mais elles sont encore visibles sur les terrasses, murs en pierre, et sur le sol à l’intérieur des maisons. Les villageois ne sont pas très concernés par le manque de nourriture dans un avenir immédiat car ils ont assez de maïs pour la prochaine récolte. Mais ils ont très peur d’un nouveau désastre. Ils vivent avec la peur constante des répliques, de la pluie et du vent fort qui déclencheraient la panique. Som Maya Chepang dit, « Lors de la catastrophe, nous ne voyions pas d’autre alternative que de mourir parce que nous ne
pouvions pas partir facilement. » Il y a des falaises abruptes des deux côtés de la colline.
Une dame est venue au village pour consigner l’étendue des dégâts. Lorsque les villageois l’ont informée des fissures sur le terrain, elle a répondu que le gouvernement ne fournissait que le soutien de secours pour les dommages de la maison et les pertes en vies humaines. Les villageois vont bientôt informer leur chef de district de leur détresse.
Intervention des secours
Diverses organisations ont mené des programmes de secours pour certains 3, 4 fois à Kalikhola (autoroute). La plupart des familles ont reçu au moins quelque chose
(tentes, riz, le sel, l’huile, le riz battu, etc.). Chaque famille du village Hardada a reçu 2 Kattha de jagga oilalani (de terres non enregistrées) dans Koldada, qui se
trouve à environ 15 minutes à pied de Gadi.
Tremblement de terre II
Le deuxième séisme a frappé le 12 mai. Lok Bahadur Magar a indiqué que ce tremblement de terre a déclenché un glissement de terrain à Qvir à côté du village de
Gochibang. Aucune perte en vies humaines n’est à déplorer jusqu’ici. Beaucoup de maisons endommagées par le premier tremblement de terre, ont été détruites par le
second à Kaule VDC. Ce deuxième tremblement de terre a évidemment causé davantage de dégâts et de panique chez les gens.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le tremblement de terre n’a épargné aucune maison individuelle dans les collines de Chitwan. Suivant l’étendue des dégâts, les populations locales utilisent prudemment
la maison: ils consacrent la plupart de leur temps dans la journée à travailler dans leur maison qui sont relativement sûres, mais passent la nuit dans des abris temporaires.
Sauf quelques cas, ces maisons endommagées n’ont pas été reconstruites ou réparées jusqu’ici. Ils attendent le soutien du gouvernement. En outre, un énorme travail sera
nécessaire pour reconstruire ces maisons. Il est peu probable que la reconstruction soit achevée avant la mousson qui débutera en 5-6 semaines. Les pluies persistantes
de la mousson vont probablement démolir les maisons déjà endommagées. En outre la vie de certaines personnes est menacée : celles qui vivent dans des abris temporaires et qui ne sont pas suffisamment robustes pour se protéger contre le fléau de la pluie de la mousson. Le gouvernement doit agir rapidement pour fournir des services et un soutien de telle sorte que les gens puissent utiliser ce soutien soit pour construire un abri robuste, soit reconstruire la maison, soit réparer la vieille maison.
Cette visite rapide montre que la terre s’est ouverte dans de nombreux endroits de la colline. Il pourrait y avoir plusieurs de ces fissures ailleurs, là où les gens ne se sont pas encore rendus et n’ont pu voir ces perturbations géographiques jusqu’ici. Les gens reconnaissent que le degré de secousse est plus important dans les zones les plus élevées, ce qui est généralement vérifié par l’ampleur de la destruction matérielle dans les zones les plus élevées par rapport à celle des zones les plus basses. Les gens sont également étonnés de voir que le niveau et le débit d’eau est à la hausse dans les ruisseaux. Cette situation ne s’observe en général que pendant la mousson. On peut présumer qu’une autre catastrophe naturelle est imminente du fait de glissements de terrain, de l’érosion et des inondations pendant cette mousson ce qui va provoquer des destructions inimaginables. Les activités de développement non planifiées dans les collines (de la construction de routes à l’aide d’excavatrices, l’exploitation de carrière de calcaire et autres) peuvent en outre aggraver la situation.
Une inspection et une étude approfondie des caractéristiques géographiques doivent être effectuées par des experts et en se référant à leurs recommandations, le gouvernement devrait rapidement réinstaller les villages les plus vulnérables à des endroits plus sûrs. Diverses organisations collectives et individuelles doivent travailler ensemble pour fournir des services de base pour les besoins de ces communautés nouvellement installés.
De nombreuses organisations collectives et individuelles participent activement aux efforts de secours en fournissant du matériel essentiels aux victimes du séisme de collines Chitwan. Mais, ce soutien n’est pas équitablement répartis entre les victimes en raison de la situation géographique. Les véhicules chargés de matériel de secours ne vont qu’aux endroits qui sont accessibles par la route et les victimes des villages reculés doivent faire tout le chemin jusqu’au pied des collines pour récupérer leur matériel. Cela a laissé à l’écart de nombreuses victimes qui ont besoin de davantage de secours. Le comité de développement du village (VDC) aurait joué un rôle crucial dans les efforts de secours, mais leur présence dans les villages reculés est extrêmement faible. Il est fréquent de voir des bureaux CDV fermés pendant plusieurs jours dans les collines.
Les membres actifs de la communauté locale (enseignants, membres de coopératives de femmes / paysannes, président / membres du comité de gestion de l’école) pourraient jouer / jouent un rôle essentiel dans les travaux de secours en obtenant des données et des informations concernant l’étendue des dégâts. Le comité composé de ces membres actifs devrait avoir davantage de responsabilités dans les efforts de secours et des activités sociales.
Tous les bâtiments scolaires ont été touchées par les tremblements de terre dans une plus ou moins grande mesure. Les écoles ont déjà soumis au Bureau d’éducation de district leur demande pour l’entretien / reconstruction du bâtiment.
Le bureau de district de l’éducation doit immédiatement évaluer l’état des bâtiments, interdire aux étudiants et aux enseignants d’entrer dans les bâtiments qui ne sont pas sécurisés, et fournir les fonds nécessaires pour l’entretien.
Un des aspects fascinants de la vie rurale est le système coopératif efficace au niveau de la communauté qui unit les divers groupes ethniques. Cela contribue à développer un travail productif solide et permet une grande adaptabilité au niveau individuel et social. Ce système de valeur est de premier plan pour permettre de faire prospérer, de développer et de maintenir les structures sociales, même sans beaucoup de soutien du gouvernement. Le danger est grand que le traumatisme psychologique et la peur infligées à la population par cette tragédie puissent affaiblir les structures sociales et contrarier le progrès social.
Les gens doivent se sentir soutenus et sécurisés physiquement et émotionnellement. Grâce à l’effort collectif, les organismes gouvernementaux et les organisations communautaires doivent agir rapidement pour fournir le soutien nécessaire aux communautés touchées avant qu’il ne soit trop tard.
Dans le contexte d’un autre désastre imminent dans un avenir proche, nous devrions également travailler la limitation des conséquences des catastrophes et la planification des secours et de aides. Avec une prise de conscience et un effort collectifs, nous pourrions faire face aux menaces imminentes. Nous n’avons pas d’autre choix que d’agir parce que la prochaine catastrophe pourrait n’épargner personne.